Plusieurs études ont démontré qu’il existe une relation entre le génotype de FSHR ou FSHB et la réponse au traitement avec FSHR dans la stimulation ovarienne, cela suggère un possible effet de la variabilité génétique individuelle sur la stimulation ovarienne. Toutefois, l’évidence de ces études est inconsistante car elles incluent aussi des patientes avec une réserve ovarienne variable, l’utilisation de doses différentes de gonadotrophine initiales et la possibilité de réglage des doses pendant le traitement. Pour cette raison, un groupe de chercheurs, dirigé par le Dr. Nikolaos Polyzos, chef du Service de Médecine de la Reproduction de Dexeus Mujer, a réalisé une large étude prospective multinationale et multicentrique dans une population homogène traitée avec le même protocole fixe afin de fournir des informations intéressantes sur cet aspect.

L’étude comprend en total 368 patientes de moins de 38 ans avec une réserve ovarienne normale, originaires de Vietnam, Belgique et Espagne (168 d’Europe et 200 d’Asie), et l’étude a été réalisée entre novembre 2016 et juin 2019. Toutes les patientes ont suivi la stimulation ovarienne et la conséquente récupération d’ovocytes dans un protocole antagoniste avec une dose quotidienne fixe de 150 UI de rFSH jusqu’au moment de la ponction. La prise de sang et l’extraction de l’ADN ont été effectuées avant la récupération des ovocytes, suivie par la génotypification de quatre SNP de FSHR (rs6165, rs6166, rs1394205) et FSHB (rs10835638).

Selon les résultats obtenus, la présence de SNPs de FSHR (rs6165, rs6166, rs1394205) a un impact statistiquement significatif sur la réponse ovarienne, même si cet effet a une très faible pertinence clinique dans les patientes à réponse normale traitées avec une dose fixe de 150 IU de rFSH. Les auteurs affirment qu’il ne faudrait pas recommander le génotypage des SNPs rs6165, rs6166, rs1394205, et le SNP rs10835638 de FSHB avant de commencer une stimulation ovarienne avec rFSH aux femmes à réponse normale, en considérant le faible impact clinique de cette information sur cette population. Les recherches futures pourraient se concentrer sur d’autres groupes de population et sur d’autres gènes associés à la folliculogénèse ou à la stéroïdogenèse.

Article de référence :
The effect of polymorphisms in FSHR and FSHB genes on ovarian response: a prospective multicenter multinational study in Europe and Asia
Nikolaos P Polyzos, A R Neves, P Drakopoulos, C Spits, B Alvaro Mercadal, S Garcia, P Q M Ma, L H Le, M T Ho, J Mertens, D Stoop, H Tournaye, N L Vuong.
Hum Reprod. 2021 May 17;36(6):1711-1721. doi: 10.1093/humrep/deab068.